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  • : Le blog de graine de chipie
  • : premiers pas dans la blogosphère j'y présente mes articles d'ateliers d'écriture, mes pages rêvées, des bouts de mes passions, mes bricolages..en gros ce qui me passe par la tête quand je prends le temps de le consigner.
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  • Lili graine de chipie
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 Espace d'une nouvelle aventure, j'espère y mettre les bouts qui me rythment avec plaisirs, passion, inquiétudes, doutes, rires, bonheurs, laissant tristesse et obscurité pour une autre vie.Place aux plaisirs, passion sourires et échange
  • Coucou, Espace d'une nouvelle aventure, j'espère y mettre les bouts qui me rythment avec plaisirs, passion, inquiétudes, doutes, rires, bonheurs, laissant tristesse et obscurité pour une autre vie.Place aux plaisirs, passion sourires et échange
16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 19:44
 Atelier de Michèle du 3 juin 2007-06-03
Consigne : écrire une éloge aux nuages

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Lorsque j’étais enfant papa disait que les nuages étaient les enfants turbulents du ciel et de la terre. Comme nous lorsqu’ils étaient tristes ils pleuraient, comme eux lorsque nous étions contents nous jouions sous le soleil leur nounou.

Les nuages et les étoiles m’ont habitée de tout temps. Adolescente je m’y perdais volontiers pendant les trop longues heures de maths en journée et allongée sur mon lit je les fabriquais dans mes imaginaires pour en faire l’inventaire. Nuages et étoiles papa prétendait que j’y avais une chambre permanente et qu’il était sage d’en sortir quotidiennement pour y épousseter les pensées ankylosées.

Devenue mère, les nuages étaient mes compagnons pour canaliser un fils chahuteur et une pipelette durant nos longs trajets. Ils pistaient tous les animaux, objets et personnages qu’ils rencontraient là haut et nous présentaient ensuite leurs invités de passage. Nous les rassemblions alors en mots, ils les mettaient en image dans leurs coloriages.

Les nuages petits ou gros étaient pour moi les visiteurs des peintres pour leur permettre d’habiller avec des reliefs leurs ciels et donner quelques chances à toutes les couleurs de leur palette de s’exprimer. J’aimais les petites boules de coton légères, rieuses et taquines. J’y voyais des danseuses allégeant les soucis dans un ciel qui restait serein. Les gros menaçants, grondants, sombres avaient l’allure de mon professeur de maths exigeant, coléreux. Ils étaient tous ces gens bougons qui s’appliquent à mettre des tensions et de la mauvaise humeur dans le cœur des plus optimistes.

Pourtant une année de sécheresse dans le centre de l’Iran, je guettais leur visite. Avec les enfants nous testions les incantations indiennes en dansant autour d’un puits pour les inviter à venir le remplir. Je me souviens avoir supplié le ciel et la terre de nous confier pour quelques jours leurs enfants les nuages. Ne pensez pas que j’ai eu envie de tristesse pour les faire pleurer, non, nous racontions des tas d’histoires drôles pour les encourager à nous rejoindre et pleurer de rire. Ma fille qui avait une de ses amies déchirée entre deux parents divorcés en avait conclu que le ciel leur père et leur mère la terre s’étaient séparés. Je comprenais alors pourquoi j’aimais tant l’odeur de terre mouillée. La terre gardait la trace du passage de ses enfants après que le ciel les ait envoyés dans les pleurs, elle les rendait à leur père en les laissant s’évaporer.

Les nuages sont pour moi l’éphémère étrangeté du temps précis à un instant qui s’évapore avec pourtant tant de précision l’instant d’après. Ils sont ce que l’on perçoit et qui s’échappe, le palpable de l’imaginaire qui prend un support pour s’effacer ensuite et laisser place à un nouvel imaginaire.

Lorsque nous demandions à ma princesse quel métier elle souhaitait faire plus tard, elle répondait souvent « dresseuse de loups » « sage baleine » pour mettre au monde les baleineaux. Elle voulait aussi être tailleuse de crayons ou collectionneuse de nuages. Collectionneuse de nuages, non pas pour les emprisonner sur une étagère derrière une vitrine éclairée, mais pour les répertorier, les mettre en mots, enregistrer leur caractère et offrir leurs rêves à faire partager. C’est ainsi qu’elle fit avec soin comme son « herbier » et son « feuillet », un « nuagier ».

Dans tous nos enfantillages, j’ai fait des nuages de véritables bouées de sauvetage et pour tous nos voyages je n’avais nul besoin de tonnes de jeux pour enfants peu sages dans nos bagages. Tout comme nous aurions ramassé sur une plage de gros ou petits coquillages, il nous suffisait de trouver dans les duveteux nuages des îles volages où se glissaient des oiseaux de passage pour puiser dans tous ces vagabondages le langage des nuages et faire de jolis livres d’images remplis de nos coloriages afin de ne jamais se sentir en cage !

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commentaires

G
merci alpha, les étoiles je crois bien avoir la tête dedans les trois quarts du temps et tu as raison tant que l'on rêve on existe...Punaise si tu savais combien je peux exister !
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A
Les nuages m'on fait réver enfant maintenant ce sont les étoiles tant que nous révons nous existons
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